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Rodolphe Ardant (Spendesk) : "apporter une réponse efficace dans l’engagement et la gestion des dépenses professionnelles"

Dans la foulée d’une levée de fonds de 2 millions d'euros, réalisée notamment auprès de Kima Ventures, Spendesk poursuit son chemin de start-up innovante en étoffant sa gamme de services aux entreprises avec une carte prépayée physique. Son fondateur, Rodophe Ardant, répond aux questions d'ADN'co.

Quelle est la genèse de Spendesk et son positionnement sur le marché ?

Spendesk a démarré en s’adressant aux entreprises de la nouvelle économie, pour leur apporter une réponse efficace dans l’engagement et la gestion des dépenses professionnelles.

Nous avons constaté que de plus en plus de ces entreprises faisaient face à des situations peu sécurisantes, comme le partage d’une carte entre plusieurs personnes et rencontraient de vraies problématiques de réconciliation comptable en fin de mois avec beaucoup de pièces manquantes ; des pratiques d’autant moins adaptées que l’entreprise commence à grandir, de même que le nombre de ses salariés.

C’est pour résoudre ce problème que nous avons d’abord proposé une solution SaaS pour gérer les achats en ligne, de la demande émise par l'employé jusqu'à la comptabilisation du paiement. Plus récemment, nous avons lancé une carte de paiement permettant de couvrir également les transactions sur le terrain telles que les frais de déplacement.

Avec ces outils, nous couvrons à la fois les attentes d’instantanéité de paiement des entreprises et des salariés et nous permettons une gestion en temps réel des frais professionnels.

Alors que le mobile est omniprésent aujourd’hui, quelles étaient vos motivations pour le lancement de ces cartes de paiement physiques ?

Les cartes virtuelles proposées en premier lieu consistent à générer des numéros de cartes sur demande pour les achats en ligne. Nous avons ensuite proposé des cartes prépayées physiques, rechargeables à la demande. Les cartes physiques sont la continuation logique de notre offre pour permettre d’englober les achats dans les commerces de proximité. Quant au prépayé, c’est un moyen simple de gérer les autorisations a priori, qui s’inscrit dans notre volonté de simplification des process.

Le paiement sur mobile est en train de se développer rapidement. Nous regardons le sujet avec attention. Néanmoins les entreprises ont besoin d’une solution fiable et le paiement mobile n’est pas encore totalement adapté, surtout quand les salariés ont des dépenses à engager à l’étranger.

Nous avons aussi conscience des limites du prépayé dans certains environnements ou pour certains types de dépenses (comme les cautions demandées par les loueurs de véhicules par exemple). Mais, au-delà du moyen de paiement utilisé, ce qui compte pour nous c’est que les dépenses nécessaires puissent être engagées au moment nécessaire, avec un contrôle suffisant de l’entreprise.

Carte de paiement Spendesk

Comment Spendesk estime être en mesure de mieux servir les besoins de ces entreprises que ne le font les acteurs « traditionnels », par exemple les banques ?

Spendesk propose une solution end-to-end pour la gestion des dépenses opérationnelles : de la validation de la dépense à la saisie comptable, en passant par le paiement. Toutes ces étapes ont été pensées pour répondre aux besoins des utilisateurs, du contrôleur de gestion, du comptable et de l’opérationnel qui a besoin de payer.

Les solutions proposées par les acteurs traditionnels ne sont souvent pensées que pour une catégorie de personnes : les équipes financières ; cela crée souvent des solutions qui ne sont pas souples et avec des workflows compliqués.

Pour résumer, la valeur de Spendesk n’est pas tant dans le moyen de paiement que dans l’expérience utilisateur proposée par notre application de gestion des dépenses. En outre, nous proposons une solution SaaS pour gérer les achats en ligne de la demande émise par l'employé jusqu'à la comptabilisation du paiement.

Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre modèle économique ?

Spendesk se rémunère sur le service rendu aux entreprises utilisatrices. Notre modèle économique repose sur un système d’abonnement mensuel, en fonction du nombre d’utilisateurs : à partir de 19 euros par mois jusqu’à 5 utilisateurs, à partir de 89 euros par mois jusqu’à 20 utilisateurs et de 249 euros par mois jusqu’à 50. Nous proposons également des packages personnalisés pour les entreprises de plus grande taille.

Quels sont vos concurrents ?

Il existe d’autres FinTech qui, comme nous, adressent ce marché. Quoi qu’il en soit, pour remporter la bataille concurrentielle, il faut être irréprochable dans l’exécution de la stratégie commerciale et dans le niveau de la prestation de service.

Le secteur de la gestion de notes de frais notamment est déjà investi par de nombreux éditeurs de logiciels, comme Concur par exemple. Nous estimons cependant que ces sociétés traitent souvent davantage les symptômes que la cause. C’est-à-dire qu’elles apportent une bonne réponse à la dématérialisation des processus en aval (gestion des notes de frais), mais assez peu sur l’amont, soit la capacité à fournir une solution qui permette l’engagement facile et instantané de la dépense par le collaborateur qui en a besoin.Spendesk se démarque donc par sa capacité à gérer l’ensemble du processus.

Envisagez-vous un développement au-delà de la France ?

Nous avons clairement vocation à nous étendre en Europe, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. Nous avons d’ailleurs déjà des clients qui opèrent dans plusieurs pays.

Dans notre action commerciale en Europe, notre priorité est d’adresser les besoins des entreprises de la nouvelle économie, qui ont été les premières cibles de Spendesk. Il s’agit donc d’aller chercher le business le plus immédiatement en adéquation avec notre offre existante.

Comment allez-vous utiliser les 2 millions d’euros que vous venez de lever ?

Le premier objectif est de doter Spendesk des moyens de son développement commercial en Europe. De ce fait, nous allons aussi devoir envisager le développement de nouvelles fonctionnalités, comme l’intégration d’autres moyens de paiement. En Allemagne par exemple, où la carte est beaucoup moins utilisée en ligne que le virement. Nous souhaitons aussi adapter la solution à des besoins plus sophistiqués, pour les grandes entreprises par exemple (intégration dans les ERP notamment).

Imaginez-vous un jour d’exporter les solutions de gestion de dépenses professionnelles dans la sphère BtoC, par exemple dans la gestion de budget et le Personal Finance Management ?

Ce n’est pas d’actualité. Les paiements entre collègues ne sont pas envisagés pour le moment. Notre positionnement est clairement BtoB, au service des besoins des entreprises dans la gestion des dépenses professionnelles.

D’autres projets ?

Pour l’heure, nous priorisons l’intégration de Spendesk dans les logiciels de comptabilité et dans les ERP. Nous envisageons aussi d’améliorer les fonctionnalités de contrôle et d’intégrer des technologies d’Intelligence Artificielle. L’objectif est d’améliorer la solution en s’appuyant sur l’analyse des comportements et usages.