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Feu vert à l’achat de VocaLink par MasterCard

Le système de retrait britannique LINK pourra changer de prestataire.

Lors de l’annonce, en juillet dernier, de l’acquisition par MasterCard du processeur de paiements VocaLink, la Commission Européenne avait confié l’enquête en concurrence au régulateur britannique CMA. VocaLink est en effet le processeur historique du réseau interbancaire de DAB LINK, comptant plus de 70 000 machines affiliées. C’est aussi l’opérateur du virement en quasi-temps réel Faster Payments, créé en 2008.

Le 4 janvier, l’Autorité a conclu l’enquête préliminaire lancée en octobre : la fusion annoncée réduirait la capacité de LINK à obtenir une valeur satisfaisante lors d’appels d’offres d’infrastructure (logiciels, matériel, télécommunications sécurisées). Elle ramènera, de fait, de trois à deux le nombre de prestataires potentiels. Il s’agit, outre Visa, de VocaLink et MasterCard. Ces deux sociétés devaient proposer des solutions dans la semaine pour éviter une investigation complète.

Au 11 janvier, MasterCard avait consenti à couvrir une part du coût de tout membre désireux de changer de fournisseur d’infrastructure. En outre, il s’est engagé à élargir la connectivité du réseau à tout prestataire alternatif et à transférer ou licencier la propriété intellectuelle de la norme de messages LINK. La CMA a donc consenti provisoirement à ces « solutions acceptables ». Ces propositions seront soumises à consultation publique et la décision sera rendue le 15 mars, avec possible marge d’extension sur deux mois supplémentaires.

Notre analyse : LINK et VocaLink s’ajustent au recul de la rentabilité et à la société sans espèces

Sur les 11 milliards de paiements traités par VocaLink en 2016, 2,1 concernaient les retraits LINK. La majeure partie des opérations du processeur concernent les virements en temps réel Faster Payments : 90 % des versements de salaires et la quasi-totalité des prestations sociales de l’Etat. La société était détenue par 13 banques britanniques dont HSBC, RBS, Lloyds, Barclays.

Alors même qu’il reçoit des garanties contre d’éventuelles hausses de coûts, la profitabilité de LINK et son modèle économique sont mis en cause. Le réseau interbancaire affilie sous sa marque 39 acquéreurs déployeurs de DAB. Parmi eux, 57 % sont des établissements de paiement non-banques (IAD). Ils se spécialisent dans l’exploitation d’automates de retrait hors agence, dans des lieux d’affluence comme les centres commerciaux ou les sites touristiques.

Dans le récent contexte mondial de recul constant de l’usage du numéraire, les coûts s’envolent. Le calcul de la rémunération interbancaire des retraits LINK a donc été contesté par plusieurs membres, principalement des indépendants (IAD). En effet, le modèle du retrait gratuit pour le porteur, favorisé par la DSP, coûte environ un milliard de livres par an. Il concerne 54 000 DAB dans le pays, dont plus de 23 000 opérés par les IAD. Ceux-ci arguent que toucher 0,25 GBP par retrait ne suffit plus. Un groupe de travail LINK a donc été lancé fin janvier pour étudier des alternatives avant la fin de l’année.