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Paiement fractionné : Banque Casino se réinvente en néo-banque

Banque Casino revendique une position de leader sur le marché du paiement fractionné en France, avec près de 25% de parts de marché. Nous avons rencontré Marc Lanvin, directeur général adjoint de Banque Casino, à l’occasion du Fin&Tech Summit qui s’est achevé cette semaine à Bordeaux. L’occasion de faire le point sur son actualité plutôt dense.

Votre identité, vos métiers

Marc Lanvin (ML) : « On se présente généralement comme la néo-banque des consommateurs, filiale de Casino et du groupe Crédit Mutuel. Notre métier est à la fois de faire du BtoC et du BtoB.

Côté BtoC, nous sommes un acteur très tonique dans la banque en ligne, avec 700 000 porteurs de cartes bancaires et un rythme d’acquisition très soutenu, de l’ordre de 200 000 nouvelles cartes par an.

Côté BtoB, nous sommes aussi là pour faciliter le paiement du commerce. Nous sommes devenus le leader français du paiement fractionné, initié il y a quelques années avec Cdiscount. Au départ, nous avons d’abord équipé le commerce en ligne (Oscaro.com, 1001 pneus, etc.). Nous nous sommes en particulier beaucoup développés sur un secteur longtemps resté vierge en termes de facilités de paiement, qui est le voyage, en commençant avec Misterfly, un trublion qui a entraîné toute la profession.

Après l’e-commerce, on équipe désormais aussi le commerce physique, qui est très intéressé pour bénéficier d’une solution pour payer en 4 fois aussi simplement qu’en une fois. C’est un métier plus complexe, car la connaissance client est plus difficile à obtenir dans une ligne de caisse. Nous nous sommes d’abord lancés avec Casino, pour proposer du paiement fractionné sur mobile avec l’application Casino Max. Nous équipons aussi les agences de voyage Sélectour.

Enfin, notre solution PCI-DSS nous permet aussi de toucher les plates-formes téléphoniques. Le client saisit lui-même son numéro de carte sur son mobile pour bénéficier d’un paiement fractionné.

Notre 3ème activité, c’est le crédit court. Baptisé Coup de pouce, ce mini-prêt instantané permet à un client d’obtenir, en quelques clics et en moins d’une minute, un prêt pour une petite somme. C’est un produit qui intéresse les FinTech. Nous avons d’abord signé un partenariat avec Lydia, il y a un an, dont nous sommes très satisfaits. Et nous venons d’annoncer quelque chose de similaire avec Bankin’. »

 

Une néo-banque ?

ML : « Si nous sommes nés en 2001, nous avons connu un véritable virage stratégique à partir de 2012, en entrant dans le giron du groupe Crédit Mutuel-CIC. Nous avons abandonné les cartes privatives, au profit des cartes bancaires. Ce changement a coïncidé avec le début de l’application de la loi Lagarde, et avec une bascule du commerce vers l’e-commerce. A cette occasion, Banque Casino a digitalisé tous ses parcours, et a notamment été le premier acteur à permettre une souscription « full online » pour la carte bancaire. Aujourd’hui, 95 % de nos transactions sont digitales et plus de 30 % de nos interactions clients sur nos plates-formes téléphoniques sont assistées par des bots et des outils d’intelligence artificielle (dont Watson). Nous avons également APIsé tous nos services, que ce soit pour le commerce ou pour les FinTech. A ce titre, nous sommes donc une véritable néo-banque, avec une spécialisation dans les facilités de paiement, donc sur un marché plus petit mais plus rentable que les néo-banques généralistes. »

« Une banque qui ne gagne pas d’argent, ce n’est pas un modèle durable à long terme. »

 

L’actualité - Vous venez d’annoncer le lancement d’une option de paiement en 10 fois chez Orchestra. Qu’est-ce qui a motivé ce lancement ?

ML : « Notre option de paiement en 4 fois peut s’appliquer à des montants allant jusqu’à 6 000 euros chez certains partenaires. Pour des montants pareils, les mensualités pèsent lourd sur le budget de notre client. C’est pour cette raison que nous nous sommes lancés dans le 10 fois.

Pour cela nous avons dû répondre à deux challenges : le premier c’est de respecter la réglementation (notamment un KYC renforcé) applicable au crédit, ce qui n’est pas le cas pour le 3 ou 4 fois sans frais. Le second, c’était d’apporter une réponse immédiate au client, 24h sur 24, 7j sur 7. Avec cette nouvelle offre, nous garantissons une réponse immédiate dans la plupart des cas, et au plus tard dans les deux minutes si nos robots ne sont pas capables de valider la pièce d’identité. Dans ce cas, nous faisons intervenir l’humain pour lever le doute sur la pièce. Pour y parvenir, nous nous appuyons sur notre expérience et sur la performance de nos outils de scoring, qui nous permettent d’avoir de très bons taux d’acceptation (entre 80 et 90 %), un bon monitoring du risque et une capacité à supporter un très grand nombre de transactions. L’année dernière, pendant le Black Friday, nous avons accepté plus de 60 000 prêts en une heure.

Notre partenaire Orchestra nous a permis de nous interfacer très rapidement avec un grand nombre d’acteurs du voyage. Nous pourrions également nous adresser à d’autres acteurs, comme les croisiéristes haut de gamme par exemple, voire sortir du secteur du voyage. Et pourquoi pas, à terme, aller au-delà du 10 fois. »

 

L’open-banking - Quelles opportunités y voyez-vous pour un acteur comme Banque Casino ?

ML : « Objectivement, on n’y voit que des opportunités. D’abord parce que nous sommes un petit acteur et parce que nous nous sommes spécialisés dans le domaine du crédit et des facilités de paiement ; nous sommes face à des clients qui ne domicilient pas leur compte chez nous. Aussi nous voyons d’un très bon œil la perspective d’être agrégés avec d’autres acteurs, du moment que cela donnera plus de visibilité à nos cartes.

Par ailleurs, ce contexte autour de l’agrégation, devrait contribuer à faire changer les comportements clients. Même si ça évolue lentement, ils pourraient nous autoriser à aller chercher leurs données sur leurs comptes bancaires plutôt que de remplir un formulaire. Aujourd’hui, peu d’acteurs le proposent (NDLR : Younited Credit permet cette connexion par le biais de France Connect) et le client n’y est pas encore accoutumé. Ce que nous faisons avec Bankin’ va dans le sens de cette évolution.

« Nous ne sommes pas avant-gardistes, mais nous avons une forte capacité de réaction. On vit avec nos clients dans l’instant. »

 

L’innovation - Vous avez beaucoup travaillé sur la simplification du parcours client. Cette simplification passe aussi par l’utilisation de nouvelles interfaces, notamment les chatbots. Quels sont vos projets en la matière ?

ML : « Pour le moment, nous utilisons les bots dans le relationnel. Les chatbots répondent aux clients, en interrogeant notre base de FAQ ; et des voicebots prennent le relais quand les conseillers sont occupés.

Mais nous allons nous lancer de façon imminente dans le transactionnel. Le bot permettra de monter une demande de crédit via une interface conversationnelle, plutôt que de remplir un formulaire. Il dialoguera avec le client pour l’accompagner jusqu’à la signature de son contrat, tout en conservant la possibilité de basculer vers un conseiller humain si nécessaire. »

 

Banque Casino en chiffres

Nous allons enregistrer presque 4 Mds d’€ de paiement cette année.

Dont, une production de 2 Mds d’€ de nouveaux crédits.

2,7 M de clients passent par nos solutions chaque année en France.