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Rapport de l’OSMP : 744 M€ de montant annuel sur la fraude sur les moyens de paiement émis en France, selon la Banque de France

La Banque de France a présenté, le 10 juillet au matin, le rapport 2017 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP). Bilan : un montant annuel de la fraude en baisse à 744 M€, soit 54 M€ de moins qu’en 2016.

Carte de paiement, virement et prélèvement connaissent un déclin de la fraude en 2017 alors même que le chèque, instrument par essence national et par conséquent obsolète dans le cadre du marché post-SEPA, est caractérisé par une hausse de la fraude à 296 M€ en 2017.

« Les paiements scripturaux sont un marché en progression constante ». C’est sur cette note positive que François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a introduit la présentation du rapport 2017 de l’OSMP, succédant à l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement (OSCP) dans le contexte de la Stratégie nationale des moyens de paiement. « 27 575 Mds€ ont été échangés en 2017 via 24 Mds de transactions », poursuit l’intéressé, pointant une croissance de 6,6 % en volume et 1,5 % en valeur en 2017, notamment portée par la carte (+ 13 % et + 6 %) et le doublement de l’utilisation du sans contact. Cette diminution générale de la fraude caractérise tous les moyens de paiement scripturaux, à l’exception du chèque, dont l’utilisation est toujours en déclin (- 10 % et - 7 %). Elle est néanmoins parallèle à une hausse du nombre de cas de fraude, à 5,1 M d’opérations en 2017 contre 4,8 M en 2016 (+ 8 %).

Fraude totale de 361 M€ pour la CB

Concernant le paiement par carte, la Banque de France pointe une confirmation de l’inflexion de la fraude à la baisse, pour la deuxième année consécutive, pour revenir au niveau de 2013 et ce, dans un contexte de croissance continue des flux de transaction (+ 50 % depuis 2008). La baisse continue de la fraude est notamment portée en 2017 par la diminution de la fraude sur les paiements en ligne, qui reste néanmoins prédominante. Au plan international, après une stabilisation en 2016, la fraude connaît une première baisse historique pour revenir à son niveau de 2014. Le gouverneur de la Banque de France précise néanmoins que celle-ci représente toujours un montant sept fois plus élevé dans l’espace SEPA et quatorze fois plus élevé avec le reste du monde.

De leur côté, virement et prélèvement connaissent une diminution respective de - 8 M€ et - 31 M€ de la fraude pour s’établir respectivement à 78 M€ et 9 M€ en 2017, avec des attaques de plus en plus sophistiquées comme l’ingénierie sociale, le piratage informatique, les détournements ou encore les créanciers frauduleux.

Le chèque, quant à lui, connait une hausse de la fraude à 296 M€ en 2017 (+ 25M), notamment portée par les falsifications (43 % des montants) et le vol de chéquiers (44 % des montants), que ce soit dans les circuits de distribution ou auprès du titulaire. De quoi justifier les efforts des professionnels pour doper le déclin de cet instrument, notamment en proposant des solutions de remplacement à l’image de l’instant payment qui devrait voir le jour en France à la fin de l’année.

Autre source de vigilance : le bitcoin et modèles similaires. François Villeroy de Galhau a ainsi rappelé que si ces instruments s’appuient sur « une technologie prometteuse à savoir la blockchain », ils n’en restent pas moins des « crypto-actifs à vocation de spéculation » et non un moyen de paiement en tant que tel.

Forte de ce constat, la Banque de France souhaite poursuivre ses travaux de veille de l’OSMP notamment en analysant les apports de la DSP2 et « en clarifiant certains points comme les mesures sécuritaires qui devraient évoluer en septembre 2019 », selon Alexandre Stervinou, chef de la surveillance des moyens de paiement scripturaux de la Banque de France, sans oublier la sécurité des moyens de paiement SEPA avec notamment un programme qui tournera autour du chèque et de la sécurité des paiements mobiles, via des groupes de travail collaboratifs.

Cela s’ajoutera bien évidemment à la poursuite des réflexions et travaux menés au sein du Comité national des paiements scripturaux (CNPS), qui œuvre à l’évolution de la stratégie des moyens de paiement en France dans le contexte post-SEPA. « Il est important que l’Europe ait une stratégie en matière de paiement. Il s’agit d’un enjeu de compétitivité mondiale », insiste ainsi François Villeroy de Galhau, avant d’affirmer que « la sécurité doit progresser en même temps que l’innovation, en sachant que cette dernière doit être ouverte afin d’éviter l’exclusion de toute partie de la population. Le choix du moyen de paiement relève du citoyen. Le rôle de la Banque de France est de garantir le même niveau de sécurité et de qualité sur tous les outils proposés ». Une réelle stratégie de Place est ainsi en cours sur les nouveaux moyens de paiement, avec un impondérable défendu par la Banque de France, à savoir « ne pas perdre le consommateur en route », justifiant que « l’aspect utilisation soit au cœur de la stratégie du CNPS ». A suivre.

Auteur : Andréa Toucinho, Consultante moyens de paiement et services financiers, ADN’co